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Planity, plate-forme de prise de rendez-vous en ligne, se rêve en Doctolib du bien-être

Le 19 mai 2020, le téléphone n’arrête pas de sonner dans les salons de coiffure. L’avalanche d’appels de clients, le cheveu en jachère après deux mois de confinement, va se prolonger pendant plusieurs semaines. Des agendas pleins à craquer et des coiffeurs débordés ? Une aubaine pour les plates-formes spécialisées dans la réservation en ligne de services axés sur la beauté. « De nombreux professionnels, encore réfractaires, ont soudain pris conscience de l’intérêt de la prise de rendez-vous sur Internet », se souvient Antoine Puymirat, cofondateur et PDG de Planity, sorte de « Doctolib de la beauté ».
Cet univers a été l’un des derniers à prendre le virage du numérique, une bonne décennie après le monde du voyage. Balinea, apparu en 2010, sera le premier des acteurs français à pousser les indépendants de la beauté à abandonner l’agenda papier et le crayon. Quatorze ans ont passé, et 30 % des établissements français du secteur sont à présent réservables sur Internet, un taux qui pourrait grimper à terme à 70 %, estime-t-on chez Planity. « Une majorité des consommateurs, et pas seulement les citadins connectés, s’attend à trouver ce service désormais, assure M. Puymirat. Qui n’a pas essayé ou pris l’habitude de réserver, en quelques clics, ses billets de train, ses hébergements ou une consultation chez son médecin ? »
La présence d’un salon de coiffure jusque dans les plus petites bourgades a fait de la France l’une des principales cibles en Europe des champions de la prise de rendez-vous en ligne dans ces métiers. Pour accélérer, Treatwell, né au Royaume-Uni sous le nom de Wahanda et passé dans le giron du japonais Recruit Holdings, a mis la main sur Zensoon. Quant à l’américain Booksy, il s’est appuyé sur l’acquisition de Kiute, issu de la fusion entre LeCiseau et Flexy.
La formule d’abonnement de Planity, sans commission ni promotion, a néanmoins permis à ce dernier de s’imposer, en l’espace de sept ans, comme le numéro un face à ces deux grands concurrents et à une multitude de petits acteurs plus spécialisés. Cette proposition a conquis un quart des établissements de beauté en France. Les financiers raffolent, eux aussi, de ce type de modèle, à la source de revenus récurrents qui s’arrondissent au fil des options, dont la gestion de caisse et de stocks.
Les fondateurs de cette jeune pousse – un trio constitué d’un ancien de Henkel, spécialiste du marché de la coiffure, ainsi que de deux experts des logiciels de réservation à l’origine de ClicRDV, revendu au groupe Solocal en 2011 – avait déjà levé 50 millions d’euros afin de parvenir à la taille critique en France et à la rentabilité. Deux objectifs atteints au début de l’année, après un bond de 60 % du chiffre d’affaires en 2023, à 40 millions d’euros.
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